Préparer des vacances écoresponsables

Choisir un mode de transport moins émetteur

Les vacances commencent dès le choix du moyen de transport. Chaque trajet a une empreinte carbone différente et il est possible de réduire fortement vos émissions en privilégiant le train, le car ou le covoiturage lorsque l’itinéraire le permet. Les comparateurs proposés en partenariat avec l’ADEME et les opérateurs de transport indiquent désormais le temps de trajet, le coût estimé et l’empreinte en CO2 pour l’avion, le train, la voiture individuelle ou partagée. En pratique, le train reste l’un des meilleurs compromis pour de nombreuses destinations en France et en Europe, tandis que la voiture à plusieurs ou l’autocar constituent des alternatives intéressantes lorsque le rail n’est pas disponible.

Pour les longues distances, l’avion reste parfois incontournable. Dans ce cas, réduire le nombre de séjours lointains, prolonger la durée sur place plutôt que multiplier les week-ends et compenser une partie des émissions grâce à des programmes sérieux de contribution climat permet de limiter l’impact global. À l’échelle d’un séjour, la principale marge de manœuvre consiste à trouver le bon équilibre entre distance, budget, temps de trajet et émissions de CO2, puis à garder les transports les plus polluants pour les cas réellement indispensables.

Alléger et éco-concevoir ses bagages

Préparer ses bagages de manière réfléchie réduit à la fois la fatigue du voyage et l’impact environnemental. Alléger une valise diminue la consommation de carburant, en particulier en avion ou en voiture. Renoncer aux multiples doublons de vêtements, limiter le nombre de paires de chaussures et choisir des pièces polyvalentes permet de gagner plusieurs kilos sans perdre en confort. Sur certains trajets aériens, une réduction de quinze kilos par passager représente déjà plusieurs dizaines de kilogrammes de CO2 évités à l’échelle du vol.

Le contenu des bagages compte autant que leur poids. Il est judicieux de retirer les cartons d’emballage des cosmétiques avant de partir, de préférer les flacons rechargeables aux formats à usage unique et d’éviter les produits jetables comme les lingettes ou les rasoirs à usage unique. Emporter des piles rechargeables plutôt que des piles classiques limite le risque de devoir se débarrasser sur place de déchets dangereux dans des pays qui ne disposent pas toujours d’un système de traitement adapté. Choisir des produits d’hygiène portant un écolabel, plus facilement biodégradables, est particulièrement important dans les régions où les eaux usées sont peu ou mal traitées.

Même la protection solaire peut être choisie avec discernement. Les laits solaires, mieux formulés et plus stables dans l’eau, perturbent moins les écosystèmes marins que certaines huiles qui forment un film en surface et ralentissent la photosynthèse des végétaux sous-marins. Enfin, se renseigner avant le départ sur les codes vestimentaires locaux évite de choquer les habitants et permet d’anticiper des tenues respectueuses des cultures, qu’il s’agisse de couvrir les épaules dans un lieu de culte ou de porter des vêtements plus longs dans certains pays.

Adopter des gestes responsables sur place

Une fois arrivé, le premier réflexe consiste à garder les mêmes écogestes qu’à la maison, puis à les adapter au contexte local. De nombreux sites naturels accueillent chaque année un grand nombre de visiteurs et restent pourtant fragiles. En restant sur les sentiers balisés, en respectant la signalisation et en évitant de cueillir la flore ou de déranger la faune, chacun contribue à préserver des milieux souvent sensibles à l’érosion et au piétinement.

L’accès à l’eau douce et à l’assainissement rappelle aussi que les vacances se déroulent rarement dans un contexte illimité. Une partie importante de l’humanité ne dispose pas d’eau potable en quantité suffisante et n’a pas accès à un traitement correct des eaux usées. Dans certains pays, chaque douche longue ou chaque chasse d’eau actionnée sans nécessité accroît la pression sur des infrastructures déjà fragiles. Réduire la durée des douches, fermer le robinet pendant le brossage des dents, réutiliser l’eau de rinçage pour un autre usage et éviter les bains répétitifs représentent des économies significatives, surtout dans les zones où l’eau est rare.

À l’hôtel, les changements quotidiens de draps et de serviettes ne sont pas une fatalité. La plupart des établissements proposent maintenant un système simple, souvent basé sur la position des serviettes, pour ne les laver que lorsque c’est nécessaire. En acceptant de garder le même linge plusieurs jours, on réduit la consommation d’eau, d’énergie et de détergents. L’usage modéré des climatisations et des chauffages, en réglant les thermostats à une température raisonnable et en évitant de laisser fonctionner les appareils fenêtres ouvertes, complète ces gestes de bon sens.

Limiter ses déchets pendant les loisirs

Les vacances s’accompagnent souvent de pique-niques, de goûters improvisés, de boissons sur la plage ou en randonnée. Chaque emballage laissé derrière soi risque de rejoindre un cours d’eau, une plage ou un chemin de montagne. Il est donc utile d’avoir en permanence un sac réutilisable dans son sac à dos pour y déposer tous les déchets, puis les trier dès que l’on retrouve des conteneurs adaptés. Les emballages plastiques, les paquets de gâteaux, les films alimentaires ou les sacs de caisse peuvent facilement être emportés par le vent et finir en mer, où ils deviennent mortels pour les animaux qui les confondent avec des proies.

Les mégots de cigarette, les chewing-gums et les petits déchets sont particulièrement problématiques. Un seul mégot pollue durablement l’eau et le sol et se dégrade très lentement. Utiliser un cendrier de poche, garder les papiers jusqu’à trouver une poubelle et refuser systématiquement les objets à usage unique réduit considérablement le volume de déchets. Privilégier des gourdes réutilisables et des boîtes alimentaires réemployables permet aussi d’éviter une accumulation de bouteilles et d’emballages jetables pendant tout le séjour.

Les piles, les petites batteries et les produits chimiques ne devraient jamais être abandonnés sur place, surtout dans des régions où les filières de collecte sélective sont inexistantes. Il est préférable de rentrer avec ces déchets pour les déposer ensuite dans les points de collecte appropriés. Les produits d’hygiène, notamment les gels douche et les shampoings, méritent également une utilisation raisonnable, car les systèmes d’épuration locaux ne sont pas toujours dimensionnés pour en éliminer tous les résidus.

Privilégier les mobilités douces en vacances

Les vacances offrent le temps qui manque souvent le reste de l’année pour se déplacer autrement. Laisser la voiture au parking et choisir la marche, le vélo ou les transports en commun locaux permet de diminuer les embouteillages, le bruit et la pollution de l’air dans les lieux touristiques. De plus en plus de villes mettent en place des réseaux de bus renforcés, des navettes gratuites, des pistes cyclables et des zones piétonnes pour faciliter ces déplacements. Profiter de ces infrastructures, c’est soutenir ces politiques publiques et participer à l’amélioration du cadre de vie.

Dans les stations balnéaires, les zones de montagne ou les petites villes touristiques, les distances sont souvent courtes. Marcher un quart d’heure pour rejoindre la plage ou louer un vélo pour se rendre au marché local devient rapidement plus agréable que de chercher une place de stationnement. En montagne ou à la campagne, les lignes de bus ou de car qui montent aux points de départ des randonnées permettent de limiter la présence de voitures sur les routes étroites et sur les parkings en altitude. Se déplacer à pied ou à vélo offre également l’occasion de mieux observer les paysages, de discuter avec les habitants et de découvrir des chemins moins fréquentés.

Consommer local et respecter les ressources

Sur le lieu de vacances, choisir des produits locaux a un double bénéfice. Les aliments et les objets du territoire ont parcouru moins de kilomètres et nécessitent donc moins de transport, ce qui limite les émissions de gaz à effet de serre. Ils soutiennent aussi directement les agriculteurs, artisans et commerçants de la région, qui dépendent souvent fortement de la saison touristique. Découvrir les marchés, les spécialités culinaires, les fruits de saison et les boissons locales enrichit le séjour tout en réduisant la place des produits importés.

La consommation d’eau mérite également une attention particulière. Dans certaines régions du monde, la disponibilité de l’eau potable est très limitée, alors que la tentation est grande de multiplier douches, piscines, jeux d’eau et lavages fréquents. Utiliser l’eau avec parcimonie, éviter de laisser couler les robinets, privilégier des hébergements qui gèrent mieux leur consommation et accepter que certaines périodes imposent des restrictions protège une ressource précieuse. Rappelons qu’à l’échelle mondiale, de nombreuses personnes disposent de moins de trente litres d’eau par jour, quand un vacancier européen peut en consommer plusieurs centaines.

Au quotidien, les petits gestes restent efficaces. Il est possible de réutiliser l’eau claire utilisée pour laver des légumes afin d’arroser des plantes, d’éviter de faire tourner lave-linge et lave-vaisselle à moitié vides et de choisir des programmes éco qui consomment moins d’eau et d’énergie. Les récupérateurs d’eau de pluie installés sur certains hébergements ou jardins permettent d’arroser sans puiser dans l’eau potable. Ces habitudes, adoptées en vacances, pourront ensuite être conservées à la maison.

Sports de pleine nature et biodiversité

Les activités de plein air font partie des plaisirs des vacances. Randonnée, canyoning, escalade, canoë, voile ou parapente se pratiquent dans des milieux souvent fragiles. Chaque discipline a mis en place des recommandations, voire des chartes, pour limiter son impact. Respecter les périodes de nidification, ne pas sortir des sentiers, contourner les zones de reproduction ou de repos de la faune, ne pas cueillir les plantes protégées et éviter les zones instables permet à la fois de préserver les écosystèmes et de pratiquer l’activité en sécurité.

Il est important de choisir des prestataires qui adoptent une démarche de respect de l’environnement. Les guides et moniteurs sensibilisent souvent leurs clients aux bons comportements à adopter et veillent à limiter le nombre de personnes sur certains sites. En privilégiant ces acteurs responsables plutôt que des offres très bon marché mais peu soucieuses du milieu, chacun envoie un signal clair sur l’importance d’un tourisme plus durable. Les sports de nature peuvent être une occasion de mieux comprendre un territoire, ses paysages et ses enjeux écologiques, à condition d’accepter quelques règles simples.

Soutenir l’artisanat local sans piller la nature

Les souvenirs rapportés de vacances ont eux aussi un impact. Acheter des objets importés produits à très bas coût dans d’autres pays ne profite pas à l’économie locale et peut encourager des conditions de travail discutables, y compris le travail des enfants. Au contraire, choisir des objets issus de l’artisanat local, fabriqués à partir de matériaux disponibles sur place et vendus par des artisans ou de petites boutiques indépendantes permet de soutenir directement des emplois sur le territoire visité.

Il convient aussi de vérifier la nature des produits. Certains objets touristiques sont réalisés à partir d’espèces protégées, de bois précieux ou de coquillages et de coraux prélevés en grande quantité. Les ramasser ou les acheter contribue à la disparition progressive de ces ressources. Se renseigner sur les espèces protégées et refuser d’acheter tout ce qui provient d’animaux ou de plantes vulnérables protège la biodiversité. En cas de doute, mieux vaut se tourner vers des créations en matériaux courants, recyclés ou non vivants, dont l’origine est clairement indiquée.

En définitive, des vacances réussies ne se mesurent pas seulement à la distance parcourue ou au nombre d’activités. Elles se jugent aussi à la manière dont elles respectent les lieux visités et leurs habitants. En choisissant avec soin ses transports, en préparant des bagages plus sobres, en limitant les déchets, en économisant l’eau et l’énergie et en soutenant les acteurs locaux, il est possible de profiter pleinement de son séjour tout en allégeant réellement son empreinte sur l’environnement.